Rabat, capitale du Royaume, remonte à plusieurs époques historiques. Cependant, sa fondation initiale de la ville remonte à l’époque des Almoravides, qui ont établi un fort, car l’obsession sécuritaire était le facteur le plus important derrière ce choix de servir de Mecque aux Moudjahidines et de répondre aux attaques de Berghouata.
Aidé des nombreux captifs ramenés d’Espagne après la bataille d'Alarcos, Abu Yusuf Yaqub al-Mansur fit construire les remparts de la future capitale et commencer, non loin du fleuve, une mosquée aux proportions grandioses ; mais cette dernière ne fut pas achevée ; seul se dresse son minaret qui servit de repère aux navigateurs pour le franchissement de la ville. À ce camp retranché fut d'abord appliqué le nom de Ribat de Salé, puis celui de Ribat El-Fath, après la victoire des armées almohades en Espagne. Cette construction, qui correspond en gros à la partie ouest de l’actuelle kasbah des Oudayas, fut appelée à la fois Ribat al Fath (« le Camp de la Victoire »), pour commémorer les victoires almohades, et al-Mahdiyya, en souvenir d’al-Mahdî Muhammad ibn Tumart, fondateur du mouvement almohade. À partir du Ribat d’Abd al-Mumin, son fils Abu Yaqub Yusuf , puis son petit-fils Yacoub el-Mansour, héritiers d’un empire s'étendant de la Castille à la Tripolitaine, à cheval sur l'Europe et l'Afrique, ont construit une cité imposante, couvrant plus de quatre cents hectares, enceinte de murailles imposantes percées de portes monumentales et qui devait être dotée d'une mosquée gigantesque, la tour Hassan (restée
inachevée pour cause de séisme), mais qui eut été l'un des plus grands sanctuaires du monde musulman. Ainsi, bien que Ribat al Fath ne reçut jamais la population que son enceinte aurait pu abriter, les grandes orientations de la ville étaient tracées. Les remparts et les portes monumentales de l’époque témoignent aujourd'hui encore de l’ampleur de la ville almohade ; également le minaret et les vestiges de la mosquée de Hassan, sur un site dont le caractère sacré a été accentué et revalorisé par l'édification du mausolée Mohammed V, symbole de piété filiale qui, de par sa décoration exceptionnelle, œuvre d'art collective, est un hommage au souverain qui y repose et un témoignage de la renaissance de l'artisanat traditionnel.
Après 1269, quand les Mérinides choisissent Fès comme capitale, Rabat entre dans une période de déclin. De la fin de la période almohade, vers le milieu du xiiie siècle, jusqu'au début du xviie siècle, l’importance de Rabat diminua considérablement.
La dynastie zénète des Mérinides fonda le Jama' al-Kabîr, ainsi que d'autres ruelles, tous situés au cœur de l'actuelle médina. La localisation de cet équipement public permet d’affirmer que la vie citadine n’était pas concentrée uniquement aux abords immédiats de la kasbah et que plusieurs quartiers de l'actuelle médina étaient habités.
En 1912, Rabat fut le siège du résident général et la capitale du protectorat français au Maroc. En 1956, à l’indépendance du Maroc, la ville resta la capitale du pays.